La France s’apprête à accueillir à Nice, du 9 au 13 juin, la 3ème édition de la Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC n°3).
La France, forte de son vaste espace maritime, de sa recherche, de son engagement scientifique et de ses communautés maritimes, doit jouer un rôle de premier plan dans cette dynamique mondiale en faveur de la protection des océans.
Un cap clair : agir ensemble pour une gestion durable des océans
Co-organisée avec le Costa Rica, cette conférence fait suite aux précédentes éditions de New York (2017) et Lisbonne (2022). L’objectif est de mobiliser la communauté internationale afin de renforcer la protection et l’utilisation durable de l’océan, des mers et de leurs ressources.
Le thème principal de cette troisième édition est :
« Accélérer l’action et mobiliser tous les acteurs pour conserver et utiliser durablement l’océan ».
=> Parmi les priorités annoncées :
- l’aboutissement des processus multilatéraux en lien avec la protection de l’océan ;
- la mobilisation de financements pour conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines ;
- le soutien au développement d’une économie bleue durable ;
- la diffusion des connaissances scientifiques liées aux sciences de l’océan pour améliorer la prise de décision politique.
A l’issue des discussions menées lors de la conférence, l’objectif est d’aboutir à un Plan d’Action de Nice pour l’Océan, composé d’une déclaration politique et d’une liste d’engagements volontaires de la part de l’ensemble des parties prenantes.
Une responsabilité française à la hauteur des enjeux
Mettre l’océan au centre de nos réflexions est une nécessité vitale. Dans une tribune appelant à conforter la politique maritime de la France, j’avais d’ailleurs eu l’occasion de souligner les grands défis auxquels nous faisons face : préservation des océans, souveraineté géopolitique et alimentaire, lutte contre le réchauffement climatique, développement de l’économie maritime, conciliation des multiples activités humaines dans un environnement fragile.
Ces enjeux sont imbriqués, interdépendants, et appellent une réponse coordonnée à l’échelle mondiale. La France entend y contribuer pleinement.
L’IFREMER, vitrine de notre expertise scientifique sur l’océan
Le 26 mai dernier, j’ai eu l’honneur de participer, au centre IFREMER Bretagne, à l’événement « Cap sur l’UNOC – La diagonale bleue, de Brest à Nice ». Une séquence forte qui marque le lancement des travaux préparatoires de l’UNOC
Introduit par Philippe Moal, directeur du centre Ifremer Bretagne — que j’avais rencontré le 10 mars dernier —, l’événement a rassemblé de nombreux acteurs institutionnels et scientifiques. Parmi les intervenants en ouverture : Yves du Buit, maire de Plouzané et conseiller départemental du Finistère, délégué à l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation, Michel Gourtay, président du Technopôle Brest Iroise et vice-président de Brest Métropole à l’économie, ainsi que Daniel Cueff, vice-président en charge de la Mer et du Littoral du Conseil régional de Bretagne.
=> Autant de voix pour rappeler l’importance de Brest en tant que capitale européenne des sciences et technologies marines.
Une matinée rythmée par la science et la pédagogie
Plusieurs temps forts ont marqué cette matinée immersive, au croisement de la recherche, de l’innovation et de la sensibilisation :
- Observation et décryptage en direct d’échantillons marins réalisés par le navire océanographique Thalassa, dans le cadre d’une campagne de janvier à juin à la station de Concarneau ;
- Mise en lumière des travaux de recherches en lien direct avec les priorités de l’UNOC, tels que l’impact de la pollution plastique et l’exploration des grands fonds marins.
- Intervention des élèves d’une classe de CM2 de l’école Jacques-Kerhoas de Brest. Dans le cadre d’un concours organisé par France Inter, ils ont réalisé un podcast dédié à Anita Conti, pionnière de l’océanographie, surnommée « la dame de la mer ». Un hommage inspirant, qui souligne l’importance de sensibiliser les plus jeunes à la cause maritime.
Cet événement a une nouvelle fois confirmé le rôle clé de l’IFREMER comme acteur incontournable de la recherche marine française, au service de la connaissance, de la préservation et de la valorisation durable de l’océan.
Protection durable des océans et pêche durable ne sont pas antinomiques !
Préserver l’océan ne signifie pas exclure ceux qui en vivent. C’est le message que nous avons souhaité porter, avec plusieurs collègues députés, dans un courrier adressé au Président de la République à l’initiative de Philippe Fait, député du Pas-de-Calais.
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Consulter le courrier adressé au Président de la République
En effet, il est pour nous essentiel que dans les grandes orientations internationales en matière de protection marine que définira cette conférence, le secteur de la pêche soit bien pris en compte. C’est le premier message que nous avons souhaité porter à l’attention du Président de la République.
=> Si la surexploitation des ressources halieutiques est indéniable dans certaines régions du globe, il convient de ne pas tomber pas dans le manichéisme et de jeter l’opprobre sur toute une profession. Je déplore d’ailleurs les postures de certains qui opposent systématiquement pêche et écologie. En contact régulier avec les professionnels de ma circonscription, je sais leur attachement à un modèle raisonné et durable. Je vous invite notamment à relire l’interview de Philippe Perrot, vice-président du Comité départemental des pêches du Finistère : Trois questions à … Philippe Perrot – 30 janvier 2025.
Autre point d’attention : la possible interdiction totale de pêche dans certaines aires marines protégées.
=> Privilégions plutôt le pragmatisme et le dialogue au niveau local, en vue de faire coexister les activités économiques et la protection de notre espace maritime. A l’image du Parc Marin Naturel d’Iroise, qui réunit les représentants des collectivités locales, du milieu économique et des associations environnementales : il s’agit d’un lieu de pluralisme et de dialogue, guidé par le consensus et la recherche de solution.
Comme le courrier le souligne : « Il ne saurait être question de remettre en cause les impératifs de préservation de la biodiversité, et les pêcheurs eux-mêmes en sont aujourd’hui des acteurs engagés. Mais une protection efficace ne peut se faire contre ceux qui vivent de la mer : elle doit se faire avec eux. Le tissu économique, les savoir-faire, les pratiques raisonnées, l’ancrage territorial : tout cela mérite d’être pleinement intégré dans les choix à venir. »
-26 mai 2025 –