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Quelle place du gaz dans le mix énergétique ?

Echanges avec Gdrf

Ce mardi 7 janvier, je recevais à ma permanence parlementaire des représentants de Grdf (Gaz Réseau Distribution France), Alain Raguenes, directeur territorial Bretagne adjoint, ainsi que Quentin Bellis, chargé de projet ENR Territoires à la Direction Territoriale Bretagne. Filiale d’Engie, Grdf est le principal distributeur de gaz naturel en France et en Europe. La distribution du gaz est une mission de service public sous l’autorité de l’Etat qui définit la politique énergétique du pays.

 

Le rôle de GRDF dans la décarbonation

En 2023, GRDF a atteint ses objectifs de décarbonation fixés pour 2030 avec sept ans d’avance. L’entreprise a alors annoncé de nouvelles ambitions pour la fin de la décennie, visant une réduction de 50 % de ses émissions de gaz à effet de serre (GES) par rapport à 2009. Le gaz contribue à l’économie circulaire en favorisant l’autonomie énergétique des territoires et en valorisant les déchets organiques sous forme de biométhane, ce qui permet une réduction des émissions de gaz à effet de serre et de soutenir une gestion plus durable des ressources énergétiques.

 

Echanges sur la programmation pluriannuelle de l’énergie – PPE

La Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) est un outil de pilotage de la politique énergétique. Créé par la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte, la PPE, avec la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC), constituent le socle de la transition climatique et énergétique de la France. Ces documents de planification doivent permettre à notre pays d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, une nécessité pour répondre au défi climatique. Ils concernent tous les secteurs d’activité et sont révisés tous les 5 ans.

 

Ce que défend Grdf

Le choix du gouvernement de procéder par décret, sans qu’un texte de loi sur la programmation de l’énergie soit soumis au Parlement, a été relevé par Grdf.

Alors que les objectifs que l’État doit au nucléaire, aux éoliennes en mer, à terre, aux panneaux solaires, aux biogaz dans la nouvelle PPE, Grdf a souhaité m’alerter – de nouveau – sur la place du gaz dans le mix énergétique et sur les limites d’une électrification massive.

En termes de production, la mise en œuvre des nouveaux réacteurs nucléaires n’interviendra qu’à l’horizon 2035-2040, tandis que le stockage de l’électricité renouvelable reste « trop coûteux ». Du côté de la consommation, « 40 % de la pointe hivernale est encore réglée grâce au gaz ».

Les cahier d’acteur sont désormais clos.

Télécharger le point de vue de Grdf sur les documents de planification énergie climat soumis à la concertation.

 

Ne pas brider la filière gaz

Lors de cet échange, les représentants de Grdf ont demandé qu’une vision politique pour la filière gaz vert soit affichée plus clairement.

 

Bannir les chaudières à gaz ?

Mettant en avait la robustesse de la filière gazière décarbonée dans  le modèle énergétique français, ils ont notamment insisté sur la place qui doit être accordée aux chaudière gaz. Pour Grdf, la trajectoire de suppression des chaudières (350 000 par an) n’est pas crédible tant techniquement qu’économiquement, car assise sur aucune analyse d’impact, d’autant que 12 millions de ménages français se chauffent actuellement au gaz. Par ailleurs, pour les particuliers, installer une pompe à chaleur (PAC), par exemple, coûte en moyenne 10 000 euros de plus qu’une chaudière à gaz performante

 

Ma question au Ministre

En mars 2923, j’avais interrogé le gouvernement sur l’interdiction envisagée de la pose de chaudières à gaz dans les logements (télécharger ma Question écrite n° 6258).

La réponse ministérielle indiquait qu’une telle décision « ne pourrait s’envisager qu’après une concertation large et documentée avec les parties prenantes et dimensionnée précisément en tenant compte de l’ensemble des enjeux techniques et économiques associés, afin de ne laisser aucun ménage dans l’impasse et de donner suffisamment de visibilité aux professionnels. »

 

Les atouts de la chaudière à gaz

  • Il est un fait que ces chaudières permettent jusqu’à 30% d’économie de CO2 et constituent dans certaines configurations (logements anciens, zones froides…) la seule possibilité technique.

 

  • L’installation d’un autre système de chauffage n’est pas toujours compatible avec le logement. Le recours à des solutions de remplacement des chaudières à gaz par des PAC électriques n’est pas possible dans tous les cas de figure et va se heurter à de nombreuses contraintes techniques et réglementaires, y compris en maisons individuelles.

 

Les infrastructures gazières : un atout pour la décarbonation et la souveraineté énergétique

Rappelant que la transition énergétique ne se résume pas à la seule électricité, Grdf insiste de nouveau sur le fait que les infrastructures gazières constituent un atout pour la décarbonation et la souveraineté énergétique du pays. La pérennisation des infrastructures gazières est aussi importante, car au-delà de favoriser le développement des gaz verts et bas carbone, elle est un atout essentiel pour le déploiement de la stratégie hydrogène bas carbone de la France comme de la stratégie CCUS (captage, transport, stockage du CO2).

 

80% de notre gaz vert est fourni par les agriculteurs

Nos agriculteurs sont en effet à la pointe de la production de gaz renouvelable obtenu à partir de fumier et de résidus de culture. Ce qui permet de réduire les engrais chimiques et d’obtenir un complément de revenus. La Bretagne est un territoire de gaz vert.

 

Dans la vision politique affichée sur ce que doit être la transition énergétique de demain, je serai attentif à la stratégie retenue quant  à la place accordées aux chaudières haute performance énergétique, au gaz vert, ainsi qu’à l’hybridation.

 

A l’écoute des préoccupations des artisans du bâtiment

– 7 janvier 2025 –

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