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Journée « carte blanche »

Formation, alternance, apprentissage : Journée « carte blanche »

Les jeunes comptent aujourd’hui en France parmi les premières victimes du chômage et de la précarité de l’emploi. 24 % des 15-24 ans étaient au chômage en 2016. Et plus d’1/3 d’entre eux sont en CDD ou en intérim. Or l’apprentissage est l’une des voies qui garantit le mieux une bonne insertion professionnelle. Aujourd’hui en France, deux apprentis sur trois sont en emploi sept mois après la fin de leur formation. Dans les pays qui ont massivement développé l’alternance, le taux de chômage des jeunes est souvent bien inférieur au taux français : 6,9 % en Allemagne, 8,3 % en Suisse, 11,1 % en Autriche. Tout plaide donc en faveur du développement de l’apprentissage, qui n’est pas reconnu à sa juste valeur dans notre pays et vers lequel trop peu de jeunes s’orientent : seuls 7 % des 16-25 ans sont en apprentissage en France. C’est deux fois moins que dans les pays européens cités. La transformation de notre système de formation professionnelle est également une nécessité. L’accès à la formation reste trop souvent un parcours d’obstacles pour les salariés. Les choix qui s’offrent à eux sont limités et ne correspondent pas toujours à leurs aspirations ni aux besoins des entreprises. L’information manque sur la qualité des formations et sur leurs débouchés professionnels. Enfin, la formation professionnelle bénéficie surtout aux actifs les mieux formés alors qu’elle devrait en priorité être ciblée sur les moins qualifiés et les chômeurs de longue durée. Le système doit donc évoluer en profondeur, pour être plus transparent, plus simple d’accès et plus efficace.

C’est pour recueillir des témoignages du terrain que j’ai rencontré le 27 novembre 2017, un certain nombre d’acteurs du secteur de la formation, de l’alternance et de l’apprentissage, dans le cadre de ma première journée « carte blanche ».

Je remercie à cet égard toutes personnes qui se sont investies dans cette journée et qui m’ont accompagné dans cette récolte de retours d’expérience : Jean-Charles Le Borgne (président de la FFB), Louis Thubert (Foromap), André Le Meur (Fongecif), Christelle Fily (Maison de l’Emploi de Lanrivoare), André Talarmin (président de la CCPI, lui-même ancien apprenti !), Nadège Havet (ma suppléante), Didier Lamade (directeur CFA bâtiment Quimper), Guillaume Porcon (directeur du Geiq BTP Pays de Brest), Denis Baty (directeur de la MFR de Plabennec), Fabrice Jaouen (président MFR de Plabennec), Dominique Acquitter (coprésident MFR de Plabennec), Anita Loury (Campus des Métiers), les entreprises, les artisans, les maîtres d’apprentissage et tous les jeunes qui ont apporté leur vision des choses.

Parmi les enseignements de cette journée de témoignages, que peut-on retenir ?

  • Un certain manque d’intérêt des établissements scolaires pour l’apprentissage. Les acteurs de terrain constatent, d’une manière générale, que les écoles et les publics ont été éloignés. Ceci aboutit à une forme de méconnaissance entre les systèmes d’enseignement. Des passerelles seraient à mettre en place. Des stages dits de « découverte » existent en classe de 3ème. Il ne faut pas sous-estimer le rôle de ces stages : nous avons rencontré au cours de cette journée quelques jeunes qui y ont véritablement découvert leurs aptitudes et leurs attirances pour un métier. De telles initiatives pourraient par exemple également avoir lieu en classes de 2onde comme en 1ère pourquoi pas ? Le besoin de « décloisonner » les deux voies d’enseignement a été exprimé lors de cette journée ; un type d’enseignement ne devant pas faire barrage à l’autre, voire faire de la désinformation.
  • Pour répondre au besoin évident de valorisation de l’apprentissage, l’image de l’apprentissage doit notamment être améliorée auprès des familles. Ces dernières craignent souvent que les acquis de base ne soient pas suffisamment développés dans la filière « apprentissage ». C’est d’ailleurs pour répondre à ce type de craintes que sont proposés les « mercredis de l’apprentissage». Organisés par le Campus des métiers, les « mercredis de l’apprentissage débutent en février 2018, tout comme le salon « Foromap » (salon de l’apprentissage et de l’alternance) qui entamera sa 24ème édition au Quartz à Brest le 17 février prochain.
  • Il y a un travail en outre à faire sur « l’envie ». C’est l’envie qui fait souvent la différence dans un parcours réussi. Cela est également perceptible pour l’apprentissage. On estime aujourd’hui à environ 1000 emplois dans le bâtiment non pourvu dans le simple département du Finistère.
  • Côté entreprises, l’apprentissage est repéré comme stimulant. L’apprentissage permet de rajeunir les équipes et la pyramide des âges des salariés. Avoir à ses côtés un jeune apprenti est, qui plus est, vecteur de motivation pour le tuteur qui y voit les atouts de la transmission. Et pourtant on constate qu’un nombre important d’entreprises n’engage aucune démarche en ce sens. Il y a souvent une méconnaissance des règles, également du côté des employeurs.
  • L’apprentissage est un formidable ascenseur social. C’est une voie qui permet à des individus de s’épanouir, de se développer et de devenir chef d’entreprise. La devise de la Maison Familiale Rurale (MFR) de Plabennec n’est-elle pas : « Bientôt Pro… Bien dans sa peau» ?
  • On observe que les PME sont en outre souvent créées par d’anciens apprentis ; ce qui est par exemple le cas de Jérôme Cozan, gérant de l’entreprise Stephan à Plouarzel. Ces anciens apprentis, devenus patrons à leur tour, participent sur le territoire au vivier de PME. Et on sait que les PME sont des vecteurs reconnus de création de richesses pour le pays!
  • S’agissant de l’organisation-même de la filière de l’apprentissage, plusieurs défauts ont pu être recensés au travers les témoignages, comme par exemple : un programme de formation parfois obsolète, une difficulté à faire venir les professeurs techniques sur le terrain dans le cadre du temps en entreprises.

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