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Le projet « ABAA » en Pays d’Iroise : Mieux connaître et réduire l’ammoniac d’origine agricole

Une partie de l'équipe du projet ABAA et de ses partenaires, Technopôle Brest-Iroise, le 5 octobre 2022

Porté par l’association Air Breizh et la Chambre Régionale d’Agriculture de Bretagne, l’équipe du projet ABAA présentait ses travaux le 5 octobre à l’occasion de son premier anniversaire.

 

Le projet ABAA :

Bien que l’ammoniac ne soit pas un polluant réglementé en termes de concentrations dans l’air ambiant, la France est tenue, depuis 2010, de respecter son plafond fixé par la Directive 2001/81/CE définissant des plafonds d’émissions nationales (NEC). En effet l’ammoniac est surtout un « précurseur de particules fines » dans l’atmosphère et, à ce titre, critique pour la qualité de l’air. En 2016, cette directive a été remplacée par la directive NEC 2016/2284/UE définissant des engagements de réduction des émissions d’ammoniac pour 2020 et 2030 par rapport à la quantité émise en 2005. La réduction des émissions d’ammoniac pour la France est ainsi fixée à 4% pour la période 2020-2029 puis à 13% après 2030.

Or, un rapport sur la mise en œuvre de la Directive (2020) démontre « la nécessité de mettre en place des mesures supplémentaires afin de réduire la pollution de l’air », il est précisé notamment que « des efforts sont particulièrement nécessaires dans l’agriculture pour réduire les émissions d’ammoniac, qui est le défaut de mise en œuvre le plus courant et le plus grave dans l’Union Européenne ».

Le projet ABAA constitue une réponse directe à ce constat et la Bretagne, grande région agricole française, doit concourir aux efforts demandés par la directive NEC.

La particularité de ce projet financé à 45% par le programme « LIFE » de l’Union Européenne, et 15% par la Région Bretagne (2,4 millions d’euros sur 4 ans), est de se placer dans l’action et la proposition  – pas uniquement le diagnostic – pour accompagner les agriculteurs vers la réduction des émissions d’ammoniac. Il faut souligner également la mobilisation des agriculteurs partenaires du projet, ce qui permet de définir des solutions adaptées.

 

Un territoire pilote en Pays d’Iroise :  

Le projet ABAA se développe autour d’un territoire pilote afin de tester et valider la méthode déployée. Celle-ci repose sur les expertises techniques liées au domaine de la qualité de l’air à travers la mise en place d’un réseau de surveillance de l’ammoniac, et le développement d’outils numériques associés, ainsi que sur l’évolution des pratiques agricoles avec une mobilisation et un accompagnement des agriculteurs via l’utilisation d’un outil d’aide à la décision (OAD) qui vise à réduire les émissions d’ammoniac sur le terrain.

Le projet pilote mis en place est actuellement développé sur le territoire du Pays d’Iroise, et majoritairement sur la circonscription : 15 des 17 communes où sont implantées les exploitations agricoles participantes sont en effet situées sur Brest-Rural. La proximité entre zones urbaines et zones agricoles constitue un atout pour le projet, ainsi Brest Métropole est également partenaire du projet en cohérence avec son PCAET.

La participation des professionnels est importante : le projet est soutenu par une vingtaine d’agriculteurs volontaires de Brest Métropole, du Pays d’Iroise et du Pays des Abers, mais également de Coopératives d’Utilisation de Matériels Agricoles (CUMA) et Entreprises de Travaux Agricoles (ETA). L’idée est aussi de mettre en place un accompagnement des agriculteurs par la Chambre mais aussi un accompagnement technique par les CUMA, afin de mutualiser le coût des solutions techniques adaptées à la réduction des émissions qui est en effet très élevé.

Dès 2023 des postes de mesures seront déployés chez les agriculteurs partenaires pour mieux mesurer et mieux modéliser les émissions. A terme la méthode du projet ABAA sera étendue à l’ensemble de la Bretagne.

Objectif : un outil d’aide à la décision de format numérique web et portable pour prévoir jusqu’à 3 jours l’impact de la volatilisation de l’ammoniac, renseigner les pratiques d’épandage, améliorer les inventaires des sources d‘émission, informer sur les alertes de pics de pollution.

 

Je salue ce travail de recherche appliquée et les partenariats étroits mis en place entre l’équipe du projet, collectivités, et les agriculteurs qui démontrent, une nouvelle fois, que nos professionnels se mobilisent dans tous les domaines pour assurer la transition de notre modèle agricole.

En savoir plus :

=> Le Projet ABAA : https://lifeabaa2021.eu/a-propos/

=> L’association Air Breizh : https://www.airbreizh.asso.fr/

 

 

 

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