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Les intermittents du spectacle face à la crise sanitaire

J’ai reçu à ma permanence parlementaire, jeudi 18 mars, une délégation d’intermittents du spectacle (régisseur, direction technique, technicien de tournée) dans le cadre du mouvement d’occupation national des théâtres, dont Brest est également témoin depuis le 15 mars avec l’occupation des locaux du Quartz.

On sait que les intermittents du spectacle sont, comme bien d’autres activités de l’évènementiel, fortement touchés par la crise sanitaire : les théâtres, festivals, concerts, notamment, sont à l’arrêt depuis 1 an à présent.

L’Etat a fortement soutenu ces activités et professionnels, selon les différents statuts, depuis le début de l’épidémie et les premières interdictions, par le recours au chômage partiel, au FUSSAT (fonds d’urgence spécifique de solidarité pour les artistes et les techniciens du spectacle), ou encore à la prolongation des droits aux allocations chômage jusqu’au 31 août 2021 (« année blanche ») notamment.

Les échanges avec mes interlocuteurs ont permis de souligner des éléments importants et caractéristiques de leur situation.

En premier lieu, il faut souligner que bien qu’étant des acteurs de la Culture, tous ces professionnels sont également des acteurs à part entière d’une véritable filière économique, intégrée et interdépendante. Les auteurs, les comédiens, les artistes dans leur ensemble, mais également les techniciens, les traiteurs et les métiers de la sécurité sont concernés.

Ensuite, nos échanges ont mis en évidence que, pour les métiers de la tournée, une reprise immédiate à l’issue de la crise sanitaire sera impossible. Ainsi, soit les tournées sont déjà annulées pour 2021 faute de visibilité sur un calendrier, soit le temps manquera pour les organiser, y compris pour 2022. Il existe un décalage certain entre une reprise autorisée et le démarrage effectif des tournées.

Le manque de lisibilité sur une reprise effective a pour conséquence qu’ il est impossible de reprogrammer des tournées et festivals, sans compter que la rentabilité suffisante pour les maintenir n’est absolument pas garantie, en particulier avec une jauge de 5.000 spectateurs.

Il apparait ainsi que la reconduction du dispositif d’année blanche au-delà du 31 août 2021, et pour un an supplémentaire, soit une compensation équitable et indispensable pour les intermittents. En effet, en l’absence de reprise des tournées et festivals après cette date les intermittents ne travailleront pas non plus.

Surtout, les acteurs que j’ai rencontrés, qui comprennent les mesures sanitaires mises en place depuis un an pour combattre le virus insistent – et je me joins à eux sur ce point – indiquent que, même en cas de levée des contraintes et à l’instar d’autres secteurs, la reprise ne pourra se faire du jour au lendemain. Il sera donc indispensable d’accompagner la sortie de crise et de ne pas mettre fin à toutes les mesures de soutien de manière brutale.

 

A l’issue de cet entretien je me suis engagé à m’adresser à Madame Roselyne BACHELOT, Ministre de la Culture, pour lui signaler ces différents éléments.

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