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Affaire de Rugy : ma réaction

Depuis quelques jours, les informations sont rythmées par des révélations concernant le train de vie -réel ou supposé- de l’ancien Président de l’Assemblée Nationale et actuel ministre de la Transition écologique, François de Rugy.

Le caractère soudain et continu de ces informations publiées par Mediapart peut nous interroger sur les motivations réelles de ce site qui peut donner le sentiment d’un acharnement médiatique envers une seule personne, entretenant même des amalgames douteux, voire biaisés.

Face à ce déferlement de nouvelles, il faut donc faire preuve de beaucoup de prudence, tenter de démêler le vrai du faux, les faits de la rumeur et écouter, avec le recul nécessaire, les explications de tous, à commencer par la personne mise en cause.

Comme beaucoup, ces photos de homards, champagne et autres vins de grands crus m’interpellent. Ce faste m’interroge et je comprends et partage l’indignation de nombre de nos concitoyens.  Surtout, un élément déclenche -à juste titre- l’émoi et la colère : l’utilisation possible ou présumée de moyens publics à des fins privés.

Sur ce sujet, il faut être précis et ne pas céder à la démagogie. Un président de l’Assemblée, 4ème personnage de l’Etat, dans le cadre de ses fonctions doit recevoir – même en « grande pompe » – des invités, notamment extérieurs, tels que des chefs d’Etat ou de gouvernement étranger, des représentants des divers parlements ainsi même que des personnalités de la vie politique, syndicale ou associative de notre pays. Ces rencontres – protocolaires et encadrées – sont normales et utiles pour notre démocratie.

En revanche, il n’en va pas de même pour tous autres moments qui seraient organisés « à titre privé » avec les moyens que l’Etat met à la disposition du Président de l’Assemblée pour des temps officiels. En République, il ne peut et il ne doit y avoir de télescopage entre intérêts privés et argent public.

C’est pourquoi, comme cela a été demandé, il faut là-dessus que toute ambiguïté soit levée rapidement et que si de tels faits étaient avérés, en plus de rembourser les frais indûment engagés, l’intéressé (quel qu’il soit) puisse en tirer les conclusions qui -bien évidemment- s’imposent.

Par ailleurs, et même si, encore une fois, il faut prendre toutes les précautions avant de juger, cette affaire crée un malaise parce qu’elle tend à démontrer que certains continuent à agir comme s’ils pensaient que tout ce qui est justifiable d’un point de vue des pratiques peut se défendre moralement.

Je rappelle que l’élection de 2017 s’est gagnée -entre autres- sur la promesse d’une République exemplaire. Et si beaucoup a été fait depuis le début du quinquennat -à commencer par la mise en place d’un strict encadrement et contrôle de toutes les dépenses des députés– la république peut mieux faire encore pour tenter de réconcilier le lien avec ses concitoyens.

Cette exemplarité doit impérativement se traduire par plus de sobriété et de retenue dans l’usage des moyens mis à disposition pour accomplir ses mandats et ses missions ! Et elle doit concerner tous  ceux qui servent l’État, et passer en premier lieu par les grands élus nationaux et les ministres.

Je regrette amèrement surtout que, et quel qu’en soit l’issue, cette affaire vient alimenter une nouvelle fois, le sentiment déjà largement répandu chez les français que « le monde » politique vit sur une autre planète, déconnecté de la vie réelle.

Raison de plus, surtout lorsqu’on occupe les plus hautes fonctions au sein de notre République, pour ne pas prêter le flanc à la critique et adopter, un train de vie décent et exemplaire, digne d’un élu d’une grande démocratie.

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1 commentaire sur “Affaire de Rugy : ma réaction”
  1. Bonjour,

    Vous avez tout à fait raison. Cela dit votre texte aurait pu être écrit pour R Barre, H Gaymard, T Thevenoud, B Le Roux, F Fillon ou J Cahuzac et on en passe. CQFD sur le plan de l’éthique ou de l’exemplarité rien n’a changé 🙁 On est exemplaire ou on l’est pas, il n’ y a pas de graduation dans l’exemplarité). Qu’il faille une enquête pour démontrer qu’un repas de St Valentin ou des repas avec des amis ne relève pas d’une mission régalienne est surprenant …. Quant à la presse, sans elle Cahuzac serait ministre et Masson adjoint au maire de Brest 🙂 Donc merci la presse quand même ! Si les élus « propres » ne sont pas plus virulents et réactifs (bien que vous soyez parmi les plus virulents) avec les brebis galeuses, il est à craindre que le bébé partira avec l’eau du bain effectivement …. Bien cordialement,

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