J’ai participé le 3 avril 2019 à Plougastel à l’assemblée générale de Savéol, coopérative de maraîchers, puis à l’inauguration le 5 avril 2019 d’une centrale de cogénération développée par deux maraîchers de Plabennec (photos ci-dessous).
Lors de ces deux temps, il a été question d’innovation, de compétitivité et de transition énergétique.
Savéol a intégré la qualité et la différenciation
La filière maraichère est composée d’entreprises françaises dont la qualité est reconnue. Elles mettent en œuvre leur savoir-faire et témoignent d’une volonté d’agir pour répondre aux demandes des consommateurs, en quête de produits sains et locaux et en attente de méthodes de production de qualité. J’ai pu le mesurer au travers de mes régulières visites de terrain (Visite des serres de tomates , Bilan de la journée agriculture).
Le « bien produire » est gage de qualité et facteur de différenciation et de réussite. A cet égard, j’encourage la démarche du « sans pesticides » engagée par Savéol pour ses tomates.
Soutenir la compétitivité du secteur maraicher
C’est donc une filière qui innove et que nous devons soutenir.
C’est d’ailleurs pour cette raison que je m’étais mobilisé fin 2018 sur le « dossier TO-DE » (Coût du travail dans le secteur agricole, quel devenir pour le TO-DE ?).
Dans le secteur du maraîchage, une sortie immédiate du dispositif « TO-DE » (le TO-DE est une mesure fiscale pour les Travailleurs Occasionnels Demandeurs d’Emploi) aurait été trop brutale. Avec d’autres parlementaires, j’ai soutenu auprès du Gouvernement la compétitivité du secteur maraicher.
Le Gouvernement a finalement proposé un dispositif transitoire de deux ans pour atténuer fortement les effets de cette suppression par le biais d’une exonération totale des cotisations jusqu’à 1,1 SMIC puis, de façon dégressive, jusqu’à 1,6 SMIC, au titre des années 2019 et 2020.
Afin d’apporter un soutien accru aux producteurs agricoles, le groupe La République En Marche a proposé et fait adopter un amendement pour élever le seuil d’exonération totale à 1,15 SMIC pour l’année 2019. Cette mesure permettra de répondre aux fortes attentes du monde agricole et d’apporter une solution transitoire aux secteurs les plus concernés par les travailleurs saisonniers.
Soutenir la production d’énergies alternatives agricoles
Je note que la filière maraîchère sous serre est volontaire pour mettre en œuvre la transition énergétique (réduction des consommations de 40% entre 2004 et 2014, 18% des besoins de chaleurs couverts par des énergies renouvelables, modernisation des serres, etc.). L’objectif de Savéol est par exemple 100 % de chaleur issue des énergies renouvelables dans les serres, à l’horizon 2050.
Alors que l’énergie pèse pour 23 % des charges d’exploitation des maraîchers, je note aussi les difficultés qui se posent aujourd’hui à la cogénération. C’est la raison pour laquelle j’ai alerté le Ministre de l’agriculture et de l’alimentation sur l’aménagement sur la fiscalité énergétique pour les maraîchers serristes (voir ma Question N° 17711 sur les contrats de cogénération).
La cogénération, comment ça marche ?
La technologie de la cogénération utilise une centrale au gaz pour produire à la fois de la chaleur et de l’électricité. Le CO2 issu de la combustion peut être en grande partie réinjecté dans les serres pour favoriser la photosynthèse. La photosynthèse est le processus par lequel la plante absorbe le CO2 avec l’eau absorbée par ses racines et la lumière captée par ses feuilles. De l’oxygène est libéré durant le processus. La cogénération évite la perte de chaleur dégagée par les moteurs, qui produisent de l’électricité, en les rapprochant d’une serre.
La chaleur dégagée est valorisée par son chauffage : Diminution des coûts de production, gain de productivité, intérêt environnemental, plantation des tomates plus précoce.
- Alimentation d’un moteur thermique par du gaz naturel ;
- Le moteur entraîne un alternateur qui produit de l’électricité, réinjectée dans le réseau ERDF ;
- Libération d’énergie thermique lors du fonctionnement du moteur, refroidi par de l’eau ;
- Stockage de l’eau chaude pour chauffer la serre ;
- Récupération partielle du CO2 pour injection dans les serres et favoriser la photosynthèse.