yellow button

Défendre l’avenir de l’élevage

Sur le terrain, au sein d’un élevage porcin

Alors qu’un projet de loi pour favoriser la relève agricole sera présenté dès la semaine prochaine, j’accueillais ce lundi 15 janvier sur la circonscription mon collègue Antoine Armand, député de Haute-Savoie, missionné par le Ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire pour piloter l’axe 1 du plan de reconquête de la souveraineté de l’élevage.

L’enjeu étant bien de rapprocher les filières d’élevage des citoyens français, ce type de déplacements de terrain est utile pour mieux appréhender la réalité de l’élevage. Des échanges – comme ici à Landunvez – avec des représentants de la chambre d’agriculture et représentants des filières apportent du concret, nourrissent la réflexion et permettent de dégager ensemble des messages positifs pour défendre l’avenir de l’élevage. Car, lorsqu’il s’agit d’agriculture en général et d’élevage en particulier, le débat public est trop souvent caractérisé par la méconnaissance des réalités de ce qu’est notre modèle d’élevage aujourd’hui et par le dogmatisme, les stigmatisations ou les caricatures qui y sont liées.

Dégager des propositions d’actions communes

Le député Armand a ainsi commencé un cycle de rendez-vous avec les interprofessions à Paris et sur le terrain : il échange régulièrement avec les représentants de toutes les filières d’élevage, et anime des groupes de travail pour réunir les effets positifs des différents types d’élevage. Pour parler concrètement des réalités des élevages, de leurs points communs et de leur diversité, il se déplace depuis plusieurs semaines dans toutes les régions de France et dans tous les types d’élevage : bovins allaitants en Auvergne Rhône Alpes, bovins viande en Bourgogne Franche Comté, caprins dans le Centre Val de Loire, ovins en Occitanie, volailles dans le Grand Est, porcin en Bretagne… Les groupes de travail commencent cette semaine et ont vocation à dégager des propositions d’actions communes des interprofessions avant le salon de l’agriculture. C’est dans ce cadre et à mon invitation qu’il s’est rendu dans le Finistère pour rencontrer des producteurs (porc et lait).

 

L’Agriculture nourricière : un enjeu si évident, mais aussi tellement stratégique !

A l’occasion du 32ème Sommet de l’Elevage, Bruno Le Maire et Marc Fesneau ont annoncé un plan de reconquête de la souveraineté de l’élevage. Il s’agit de mesures structurantes qui visent à : Promouvoir les apports de l’élevage, améliorer le revenu des éleveurs, accroître l’attractivité du métier d’éleveur et replacer l’élevage au cœur de la transition écologique.

 

L’Etat accompagnera les filières d’élevage à hauteur de 3 M€ pour :

  • L’objectivation de l’apport de nos éleveurs et de l’élevage à nos territoires, notre économie et la transition écologique  au travers de campagnes de communication ;
  • L’organisation, sous l’égide des Chambres d’agriculture, de débats citoyens dans les territoires sur ces apports;
  • L’élaboration d’une plateforme permettant de comparer la réglementation française avec la réglementation des pays tiers pour chaque filière d’élevage et ainsi de valoriser les progrès, apports des éleveurs français par rapport aux autres systèmes de production;
  • Des actions de découverte des métiers de l’élevage et des filières animales, dans la logique d’attractivité des métiers #EntrepreneursDuVivant.

 

Les messages clés

Je retiens de ces échanges les messages clés suivants :

 

1 – Faire de l’élevage un enjeu à part entière

Alors que nous nous trouvons dans une période où l’élevage fait l’objet d’attaques répétées dans la sphère publique, ce déplacement s’inscrit dans une mobilisation collective devenue aujourd’hui nécessaire. Il est en effet aujourd’hui devenu nécessaire de considérer l’élevage comme une unité à défendre dans son ensemble, toutes filières confondues et de l’amont à l’aval.

Ancrer l’élevage comme un enjeu – et qui plus est favorablement – dans l’opinion publique suppose l’élaboration et le déploiement d’une véritable stratégie d’influence. Il est d’autant plus aisé aujourd’hui d’ancrer favorablement dans l’opinion publique l’intérêt stratégique de l’élevage que des progrès de tous ordres sont à l’œuvre au sein de la profession. Il en va par exemple du bien être animal. A cet égard, le bien-être des animaux et le bien-être des éleveurs vont de paire.

 

2 – Donner à l’agriculture nourricière la place qu’elle mérite

Convaincre l’opinion publique que l’élevage a toujours sa place en France devient un enjeu de souveraineté alimentaire. Les agriculteurs eux-mêmes sont amenés à apprendre à mieux expliquer, à mieux communiquer ce qu’est leur vocation, ce que sont leurs contraintes, leurs aspirations. C’est d’ailleurs la mission que poursuit l’association Agriculteurs de Bretagne que j’avais invitée pour ce déplacement.

Atout pour l’aménagement de nos territoires, moyen de stockage de carbone, maintien de paysages ouverts pour faciliter la lutte contre les incendies, production d’engrais organiques… Ce qui fait la fierté de notre modèle d’élevage doit être rappelé.

Sur le même sujet : Agriculteurs de Bretagne : positiver l’agriculture

 

3 – Ne pas dégouter les jeunes générations

Les attaques récurrentes menées contre l’élevage par un assemblage hétéroclite d’anti-élevages (regroupant des associations radicales de protection animale et environnementales) pourraient finir par décourager les jeunes générations à s’installer. Si certains abus doivent évidemment être dénoncés, est-ce une France sans élevage à laquelle nous aspirons ?

Si aucune action n’est entreprise, nous observerons un accroissement des recours et mobilisations à chaque création d’ouvrages agricoles et/ou d’implantation de bâtiments d’élevage. En corollaire, l’image dégradée du secteur de l’élevage et les contraintes intrinsèques liées à cette activité dissuaderont les nouvelles générations de s’installer en tant qu’éleveurs

 

Relever ensemble une équation nouvelle

En définitive, l’enjeu aujourd’hui est triple : nous devons aujourd’hui nous attacher à préserver l’environnement, tout en optant pour davantage de bien-être animal, mais aussi en préservant l’élevage en France.

Et c’est bien l’équation que nous devons relever ensemble si l’on veut encore produire ce que l’on consomme.

L’élevage se trouve aujourd’hui au cœur de nombreux défis, tels que l’évolution de la démographie agricole, les aspirations nouvelles des actifs agricoles, l’évolution des pratiques alimentaires ou encore l’adaptation et l’atténuation du changement climatique. Mais l’élevage a toute sa place en France. Cela ne fait aucun doute pour le Gouvernement.

 

Sur le même sujet :

Retour sur notre colloque « Quels rapports entre l’Homme et l’Animal ? »

Le député Antoine Armand dans le Finistère © Terra

Le député Antoine Armand en visite d’élevage © Paysan Breton

 

– 15 janvier 2024 –

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.
Tous les champs sont obligatoires.

Inscrivez-vous à notre newsletter

Aller au contenu principal